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Piotr Demianovitch Ouspensky

Fragments d'un enseignement inconnu

Philosophe platonicien, mathématicien, il est l'auteur vers 1910 d'un ouvrage (que Gurdjieff lira en 1912)  Tertium Organum : «J’ai appelé ce système de logique supérieure le Tertium Organum, car il est pour nous le troisième canon, le troisième instrument, de la pensée depuis ceux d’Aristote et de Bacon. Le premier a été l’Organon, le second le Novum Organum, mais le troisième existait déjà avant le premier», sur ce site un peu extrême on trouve une traduction partielle. En quête du "miraculeux" il cherche en orient une connaissance, une école qui explique les rapports de l'homme à l'univers,  il rencontre et devient l'élève de Gurdjieff en 1915, en 1922 c'est la rupture qui fut précédé par une mésentente conjugale chez les Ouspensky.

Dans les Fragments il rend compte minutieusement de l'enseignement qu'il reçut de G., à tel point qu'après l'avoir lu Gurdjieff donna immédiatement son approbation à sa parution alors que la brouille était ancienne et irréductible. Il recense tout l'échafaudage théorique, il rend compréhensible les concepts gurdjievins, les hommes sont des machines, il n'y a rien d'accidentel dans l'art véritable, l'acquisition de la connaissance, la définition des quatre corps selon Gurdjieff,  la quatrième voie ou la voie de l'homme rusé, l'absence d'unité en l'homme ou l'illusion à l'égard du Moi, où se situe l'homme dans le monde, racine de tous les anciens systèmes les trois forces (guna), le rayon de création et les différents degrés de matérialité, les 4 aspects (carbone, oxygène, azote, hydrogène), le rappel de soi pour s'éveiller, la Loi d'octave découle du principe de discontinuité des vibrations, les états de la conscience, les tampons qui sont des obstacles au développement intérieur, la notion de bien et de mal, les cosmos et les lois qui les gouvernent, sa vision très personnelle de Kundalini, le bâillement et le rire ou la gestion de l'énergie, la nécessité ou non de l'abstinence sexuelle, le "miracle" vécu par Ouspensky lors d'échanges télépathiques avec G., le silence des adeptes de G., le sacrifice du renoncement à sa souffrance, l'objectif et le subjectif suivant le sens spécial que leur donne G., les symboles qui doivent êtres vécus, l'ennéagramme qu'il définit comme un symbole universel, l'origine de l'église chrétienne se trouve dans l'Égypte préhistorique, l'évolution planétaire, les définitions des cercles de l'humanité, le changement complet d'apparence ou la transformation de G., l'extraordinaire intensité dans le travail du premier séjour à Essentuki, un exercice essentiel le stop.

Le Monde

p118 - « Il est impossible d'étudier un système de l'univers sans étudier l'homme. En même temps, il est impossible d'étudier l'homme sans étudier l'univers. L'homme est une image du monde. Il a été créé par les lois mêmes qui créèrent l'ensemble du monde. Si un homme se connaissait et se comprenait lui-même, il connaîtrait et comprendrait le monde entier, toutes les lois qui créent et qui gouvernent le monde. Et inversement, par l'étude du monde et des lois qui le gouvernent, il apprendrait et comprendrait les lois qui le gouvernent lui-même. A cet égard, certaines lois sont comprises et assimilées plus aisément par l'étude du monde objectif, et certaines autres ne peuvent être comprises que par l'étude de soi. L'étude du monde et l'étude de l'homme doivent donc être conduites parallèlement, l'une aidant l'autre.

« Pour ce qui est du sens de ce mot "monde", il faut comprendre dès l'abord qu'il y aune multiplicité de mondes, et que nous ne vivons pas, dans un monde unique, mais dans plusieurs mondes. Cette idée est difficile à saisir, parce que, dans le langage ordinaire, le mot "monde" est employé généralement au singulier. Et si le pluriel "mondes" est employé, ce n'est que pour souligner en quelque sorte la même idée, ou exprimer l'idée de mondes différents, existant parallèlement les uns aux autres. Le langage habituel ne comporte pas l'idée de mondes contenus les uns dans les autres. Et cependant l'idée que nous vivons dans des mondes différents implique précisément des mondes contenus les uns dans les autres, avec lesquels nous sommes dans des relations différentes.
« Si nous cherchons une réponse à la question : qu'est-ce que le monde ou les mondes dans lesquels nous vivons, nous devons nous demander avant tout quel est le monde qui nous concerne de la manière la plus intime ou la plus immédiate.

« A cela, nous pouvons répondre que nous donnons souvent le nom de monde au monde des hommes, à l'humanité dont nous faisons partie. Mais l'humanité fait partie intégrante de la vie organique sur la terre, par conséquent il sera juste de dire que le monde le plus proche de nous est la vie organique sur la terre, le monde des plantes, des animaux et des hommes.

« Mais la vie organique est aussi dans le monde. Qu'est-ce donc que le monde pour la vie organique ?

Le monde, pour la vie organique, c'est notre planète, la terre.

« Mais la terre aussi est dans le monde. Qu'est-ce donc que le "monde" pour la terre ?

« Le "monde" pour la terre est le monde des planètes du système solaire dont la terre fait partie.

« Qu'est-ce que le "monde" pour toutes les planètes prises ensemble . Le soleil, ou la sphère d'influence solaire, ou le système solaire dont les planètes font partie.

« Pour le soleil, à son tour, le "monde" est notre monde d'étoiles, ou la Voie Lactée, une accumulation énorme de systèmes solaires.

« Et plus loin encore, d'un point de vue astronomique, il est tout à fait possible de présumer l'existence d'une multitude de mondes à des distances énormes les uns des autres, dans l'espace de "tous les mondes". Ces mondes pris ensemble seront le "monde" pour la Voie Lactée.

« Et maintenant, passant aux conclusions philosophiques, nous pouvons dire que "tous les mondes" doivent former, de quelque manière inconnue de nous et incompréhensible, une Totalité ou une Unité (comme une pomme est une unité). Cette Totalité ou cette Unité, ce Tout - qui peut être appelé l'"Absolu" ou l'"Indépendant", parce que, incluant tout en lui-même, il ne dépend lui-même de rien - est "monde" pour "tous les mondes".
Logiquement, il est tout à fait possible de concevoir un état de choses où le Tout forme une seule Unité. Une telle Unité sera certainement l'Absolu, ce qui signifie l'Indépendant, puisque, étant Tout, il ne peut pas ne pas être indivisible et infini.

« L'Absolu, c'est-à-dire cet état de choses où l'Ensemble constitue un Tout, est en quelque sorte l'état primordial, hors duquel, par division et différenciation, surgit la diversité des phénomènes que nous observons.

« L'homme vit dans tous les mondes, mais de différentes façons.

« Cela signifie qu'il est avant tout influencé par le monde le plus proche, au contact immédiat duquel il vit, puisqu'il en fait partie. Les mondes plus éloignés influent aussi sur l'homme, soit directement, soit à travers les mondes intermédiaires, mais leur action diminue en raison directe de leur éloignement ou de leur différenciation d'avec l'homme.
Comme nous le verrons plus tard, l'influence directe de l'Absolu n'atteint pas l'homme. Mais l'influence du monde immédiatement consécutif, celle du monde des étoiles, est déjà tout à fait claire dans la vie de l'homme - bien que la "science", certes, n'en sache rien. »

Sur ces mots, G. termina son exposé.

 

Les trois forces

p120 - A la réunion suivante, nous avions tous beaucoup de questions à poser, surtout sur les influences des différents mondes, et notamment : pourquoi l'influence de (Absolu ne parvient-elle pas jusqu'à nous ?

- Avant d'aborder ces questions, commença G., et les lois de la transformation de l'Unité en Pluralité, nous devons examiner la loi fondamentale qui crée tous les phénomènes dans toute la diversité ou l'unité de tous les univers.

« C'est la "Loi de Trois", la loi des Trois Principes ou des Trois Forces. Selon cette loi, tout phénomène, sur quelque échelle et dans quelque monde qu'il ait lieu, du plan moléculaire au plan cosmique, est le résultat de la combinaison ou de la rencontre de trois forces différentes et opposées. La pensée contemporaine reconnaît l'existence de deux forces et la nécessité de ces deux forces pour la production d'un phénomène : force et résistance, magnétisme positif et négatif, électricité positive et négative, cellules mâle et femelle, et ainsi de suite. Encore ne constate-t-elle as toujours ni partout l'existence de ces deux forces. Quant à la troisième force, elle ne s'en est jamais préoccupée, ou s'il lui est arrivé un jour de soulever cette question, nul ne s'en est aperçu.

« Selon la vraie, l'exacte connaissance, une force ou deux forces ne peuvent jamais produire un phénomène. La présence d'une troisième force est nécessaire parce que c'est uniquement avec son aide que les deux premières peuvent produire un phénomène, sur n'importe quel plan.

« La doctrine des trois forces est à la racine de tous les anciens systèmes. La première force peut être appelée active ou positive; la seconde, passive ou négative; la troisième, neutralisante. Mais ce sont de simples noms. En réalité, ces trois forces sont aussi actives l'une que l'autre; elles apparaissent comme active, passive et neutralisante, à leurs seuls points de rencontre, c'est-à-dire, seulement au moment où elles entrent en relation les unes avec les autres. Les deux premières forces se laissent plus ou moins comprendre et la troisième peut être quelquefois découverte, soit au point d'application des forces, soit en leur "milieu", soit en leur "résultat". Mais il est difficile en général d'observer et de comprendre la troisième force. La raison en doit être cherchée dans les limites fonctionnelles de notre activité psychologique ordinaire et dans les catégories fondamentales de notre perception du monde des phénomènes, c'est-à-dire dans notre sensation de l'espace et du temps, qui résulte de ces limitations. Les hommes ne peuvent ni percevoir, ni observer directement la troisième force, pas plus qu'ils ne peuvent percevoir spatialement la "quatrième dimension".

« Mais en s'étudiant soi-même, en étudiant les manifestations de sa pensée, de sa conscience, de son activité, de ses habitudes, de ses désirs, etc., on peut apprendre à observer et à voir en soi-même l'action des trois forces. Supposons, par exemple, qu'un homme veuille travailler sur lui-même pour changer certaines caractéristiques, four atteindre un lus haut degré d'être. Son désir, son initiative, sera la force active. L'inertie de toute sa vie psychologique habituelle, qui s'oppose à cette initiative, sera la force passive ou négative. Ou bien les deux forces se contrebalanceront, ou bien l'une l'emportera sur l'autre entièrement, mais sera dès lors trop faible pour toute action ultérieure. Ainsi les deux forces devront, en quelque sorte, tourner l'une autour de l'autre, l'une absorbant l'autre, et ne produiront aucun résultat d'aucune sorte. Et cela peut se prolonger une vie entière. Un homme peut éprouver un désir d'initiative. Mais toute sa force d'initiative peut être absorbée par ses efforts pour triompher de l'inertie habituelle de la vie, ne lui laissant rien pour atteindre le but vers lequel devrait tendre son initiative. Et cela peut durer ainsi jusqu'à ce que la troisième force fasse son apparition, par exemple sous la forme d'un nouveau savoir, montrant aussitôt l'avantage ou la nécessité d'un travail sur soi, qui, de cette façon, soutiendra l'initiative et la renforcera. Alors l'initiative, avec le soutien de la troisième force, pourra venir à bout de l'inertie et l'homme deviendra actif dans la direction voulue.

«Des exemples de l'action des trois forces et des moments où la troisième force entre en jeu, peuvent être découverts dans toutes les manifestations de notre vie psychique, dans tous les phénomènes de la vie des communautés humaines, de l'humanité considérée dans son ensemble, et dans tous les phénomènes de la nature autour de nous.

« Au commencement, il suffira de comprendre le principe général: chaque phénomène, si grand soit-il, est nécessairement la manifestation de trois forces; une ou deux forces ne peuvent pas produire un phénomène, et si nous observons un arrêt en quoi que ce soit, ou une hésitation sans fin, à la même place, nous pouvons dire qu'à cette place manque la troisième force. Pour essayer de la comprendre, il faut encore se rappeler que nous ne pouvons pas voir les phénomènes comme des manifestations des trois forces, parce que, dans nos états subjectifs de conscience, le monde objectif échappe à nos observations. Et dans le monde phénoménal subjectivement observé, nous ne voyons dans les phénomènes que la manifestation d'une ou de deux forces. Si nous pouvions voir la manifestation de trois forces en toute action, nous verrions alors le monde tel qu'il est (les choses en elles-mêmes). Il faut seulement se rappeler ici qu'un phénomène d'apparence toute simple peut en réalité être compliqué, c'est-à-dire qu'il peut être une combinaison très complexe de trinités. Mais nous savons que nous ne pouvons pas voir le monde tel qu'il est, et ceci devrait nous aider à comprendre pourquoi nous ne pouvons pas voir la troisième force. La troisième force est une propriété du monde réel. Le monde subjectif ou phénoménal de notre observation n'est réel que relativement, en tout cas il n'est pas complet.

« Revenant au monde dans lequel nous vivons, nous pouvons dire maintenant que dans l'Absolu - aussi bien qu'en tout autre chose, par analogie - trois forces sont actives: la force dite active, la force dite passive et la force dite neutralisante. Mais puisque dans l'Absolu, de par sa nature même, chaque chose constitue un tout, les trois forces, elles aussi, constituent un tout. De plus, en formant un tout indépendant, les trois forces possèdent une pleine et indépendante volonté, une pleine conscience, une pleine compréhension d'elles-mêmes et de tout ce qu'elles font.

« L'idée de l'unité des trois forces dans l'Absolu forme la base de beaucoup d'enseignements anciens - consubstantielle et indivisible Trinité; Trimurti : Brahma - Vishnu - Siva, et ainsi de suite.

« Les trois forces de l'Absolu, constituant un tout, séparées et unies par leur propre volonté et par leur propre décision, créent, à leurs points de jonction, des phénomènes, des "mondes". Ces "mondes", créés par la volonté de l'Absolu, dépendent entièrement de cette volonté en tout ce qui concerne leur propre existence. En chacun d'eux, les trois forces agissent encore. Cependant, puisque maintenant chacun de ces mondes n'est plus le tout, mais seulement une de ses parties, les trois forces cessent dès lors de former en eux un seul tout: Il y a maintenant trois volontés, trois consciences, trois unités. Chacune des trois forces contient en elle-même la possibilité des trois, mais à leur point de rencontre chacune d'elles ne manifeste qu'un principe : l'actif, le passif ou le neutralisant. Les trois forces constituent ensemble une trinité, qui produit de nouveaux phénomènes. Mais cette trinité est différente, elle n'est pas celle qui était dans l'Absolu, où les trois forces, constituant une totalité indivisible, possédaient une seule volonté et une seule conscience. Dans les mondes du second ordre, les trois forces sont maintenant divisées, et leurs points de jonction sont d'une autre nature. Dans l'Absolu, l'instant et le point de leur jonction sont déterminés par leur volonté unique. Dans les mondes du second ordre, où il n'y a plus une volonté unique, mais trois volontés, les points de manifestation sont déterminés par une volonté séparée, indépendante des autres, et, par conséquent, le point de rencontre devient accidentel, mécanique. La volonté de l'Absolu crée les mondes du second ordre et les gouverne, mais elle ne gouverne pas leur travail créateur, oh un élément de mécanicité fait son apparition.

G. traça un diagramme

- Imaginons l'Absolu comme un cercle, et en lui une multitude d'autres cercles; ce seront les mondes du second ordre. Prenons le premier de ces cercles. L'Absolu est désigné par le nombre 1, puisque dans l'Absolu les trois forces constituent un tout. Quant aux petits cercles, nous les désignerons par le nombre 3, puisque, dans un monde du second ordre, les trois forces sont déjà divisées.

« En chacun de ces mondes du second ordre, les trois forces divisées créent, en se rencontrant, des mondes nouveaux d'un troisième ordre. Considérons un de ces mondes. Les mondes du troisième ordre, créés par les trois forces qui agissent semi mécaniquement, ne dépendent plus de la volonté unique de l'Absolu, mais de trois lois mécaniques. Ces mondes sont créés par les trois forces. Et, une fois créés, ils manifestent trois forces nouvelles de leur ordre propre. Par conséquent, les forces agissant dans les mondes du troisième ordre seront au nombre de 6. Sur le diagramme, le cercle du troisième ordre est désigné par le nombre 6 (3 plus 3). Dans ces mondes sont créés des mondes d'un ordre nouveau, le quatrième ordre. Dans les mondes du quatrième ordre agissent les trois forces du monde du second ordre, les six forces du monde du troisième ordre et trois forces de leur ordre propre, soit douze forces ensemble. Prenons un de ces mondes et désignons-le par le nombre 12 (3 plus 6 plus 3). Assujettis à un plus grand nombre de lois, ces mondes sont encore plus éloignés de la volonté unique de l'Absolu, et ils sont encore plus mécaniques. Les mondes créés au-dedans de ces mondes seront gouvernés par 24 forces (3 plus 6 plus 12 plus 3). A leur tour, les mondes créés au-dedans de ces nouveaux mondes seront gouvernés par 48 forces, le nombre quarante-huit étant ainsi constitué : trois forces du monde le plus proche de l'Absolu,six forces du monde consécutif, douze forces du suivant, vingt-quatre encore du suivant, et trois de son ordre propre (3 plus 6 plus 12 plus 24 plus 3) - soit quarante-huit en tout. Les mondes créés au-dedans des mondes 48 seront gouvernés par 96 forces (3 plus 6 plus 12 plus 24 plus 48 plus 3). Les mondes de l'ordre suivant, sil y en a lamais, seront gouvernés par 192 forces, et ainsi de suite.

« Si nous prenons un des nombreux mondes créés dans l'Absolu, c'est-à-dire un monde 3, il représentera la totalité des mondes d'étoiles analogues à notre Voie Lactée.
Si nous renons l'un des mondes créés au-dedans de ce monde 3, c'est-à-dire un monde 6, il sera cette accumulation d'étoiles grue nous appelons la Voie Lactée. Le monde 12 sera l'un des soleils qui composent la Voie Lactée - notre Soleil. Le monde 24 sera le monde planétaire, c'est-à-dire : toutes les planètes du système solaire.
Le monde 48 sera la Terre. Le monde 96 sera la Lune.
Si la lune avait un satellite, ce serait le monde 192 et ainsi de suite.

« La chaîne des mondes, dont les chaînons sont l'Absolu, Tous-les-mondes, Tous-les-soleils, notre Soleil, Toutes-les-planètes, la Terre et la Lune, forme le "rayon de création" dans lequel nous nous trouvons. Le rayon de création est pour nous le "monde" dans le sens le plus ample de ce terme. Mais le rayon de création, naturellement, n'est le monde que pour nous, puisque l'Absolu donne naissance à une quantité indéfinie de mondes différents, dont chacun émet un nouveau rayon de création.
En outre, chacun de ces mondes contient à son tour une quantité de mondes représentant une nouvelle réfraction du rayon, et, là encore, parmi tous ces mondes, nous n'en choisissons qu'un : notre Voie Lactée. La Voie Lactée est formée d'une quantité de soleils, mais parmi eux nous ne choisissons qu'un soleil, celui qui est le plus proche de nous et de qui nous dépendons immédiatement, notre soleil, dans lequel nous vivons, nous nous mouvons, et avons notre être. Chacun des autres soleils représente une autre réfraction du rayon, mais nous ne pouvons pas étudier ces rayons de la même façon que le nôtre, le rayon ou nous sommes situés. En outre, au-dedans du système solaire, le monde planétaire est plus proche de nous que le soleil lui-même, et au-dedans du monde planétaire, le monde le plus proche de nous est la terre, la planète sur laquelle nous vivons. Nous n'avons pas besoin d'étudier les autres planètes de la même façon que nous étudions la terre; il suffit que nous les considérions toutes ensemble, c'est-à-dire, sur une échelle considérablement plus petite que pour la terre.

« Le nombre des forces dans chaque monde 1, 3, 6, 12 etc., indique le nombre de lois auxquelles est assujetti le monde donné.

« Moins il y a de lois dans un monde donné, plus il est proche de la volonté de l'Absolu; plus il y a de lois dans un monde donné, plus sa mécanicité est grande, plus il est loin de la volonté de l'Absolu. Nous vivons dans un monde assujetti à quarante-huit ordres de lois, c'est-à-dire fort loin de la volonté de l'Absolu, dans un coin très écarté, très sombre de l'univers.

« Ainsi, le rayon de création nous aide à déterminer et à comprendre notre place dans le monde. Mais, comme vous le voyez, nous n'avons pas encore répondu aux questions sur les influences. Pour pouvoir comprendre la différence entre les influences des divers mondes, nous devrons d'abord approfondir la Loi de Trois. Après quoi nous devrons étudier une autre loi fondamentale - la Loi de Sept ou Loi d'Octave. »

 

Le rayon de création

p127 - Considèrons l'univers tri-dimensionnel. Prenons-le comme un monde de matière et de force, dans le sens le plus simple et le plus élémentaire de ces mots. Nous discuterons plus tard des dimensions d'ordre supérieur, des nouvelles théories sur la matière, l'espace et le temps, et des autres catégories de la connaissance du monde que la science ignore. Maintenant, il faut nous représenter l'univers sous la forme schématique du rayon de création de l'Absolu à la Lune.

Absolu
Tous les mondes
Tous les soleils
Soleil
Toutes les planètes
Terre
Lune


« Le "rayon de création" apparaît, à première vue, comme un schéma très élémentaire de l'univers, mais en réalité, lorsqu'on l'étudie, il devient clair que ce simple schéma permet de coordonner et de faire la synthèse d'une multitude de conceptions du monde, philosophiques, religieuses et scientifiques, actuellement en conflit. L'idée du rayon de création appartient à l'ancienne connaissance, et un grand nombre d'entre les naïfs systèmes géocentriques qui, nous sont connus n'étaient, en réalité, que des expositions imparfaites du rayon de création, ou des déformations de cette idée, dues à une compréhension littérale.

« Remarquons-le : l'idée du rayon de création et de sa croissance à partir de l'Absolu contredit quelques théories modernes - qui ne sont d'ailleurs nullement scientifiques. Considérons, par exemple, la séquence Soleil, Terre, Lune. D'après les conceptions habituelles, la lune est un corps céleste, froid et mort, qui aurait autrefois possédé, comme la terre, un feu interne, et qui, dans des temps encore plus reculés, aurait été une masse en fusion comme le soleil. La terre, selon les mêmes conceptions, fut autrefois comme le soleil, et elle est aussi en train de se refroidir graduellement : tôt ou tard, elle deviendra une masse glacée comme la lune.
On suppose d'ordinaire que le soleil, lui aussi, se refroidit, et deviendra en son temps quelque chose comme la terre, et, plus tard encore, comme la lune.

« Il faut remarquer naturellement qu'une pareille théorie n'a aucun titre à être appelée "scientifique", au sens strict de ce mot, parce que, dans la science, c'est-à-dire en astronomie, ou plus exactement en astrophysique, il y a une multitude de théories et d'hypothèses différentes et contradictoires à ce sujet, et qu'aucune d'elles ne possède une base sérieuse. Mais cette théorie est une des plus répandues, et elle est devenue celle de l'homme moyen des temps modernes, en ce qui concerne le monde dans lequel nous vivons.

« Je le répète, l'idée du rayon de création et de sa croissance à partir de l'Absolu contredit en général toutes les façons de voir de nos contemporains.

« Selon cette idée, la lune est une planète qui n'est pas encore née, elle est une planète pour ainsi dire naissante. Elle s'échauffe progressivement, et en son temps (dans le cas d'un développement favorable du rayon de création) elle deviendra comme la terre et aura son propre satellite, une nouvelle lune. Un nouveau chaînon aura été ajouté à la chaîne du rayon de création. La terre non plus ne se refroidit pas peu à peu, elle s'échauffe au contraire, et pourra, en son temps, devenir comme le soleil. Nous observons un développement analogue, par exemple, dans le système de Jupiter, qui est un soleil pour ses satellites.

« Pour résumer tout ce qui vient d'être dit sur le rayon de création, qui descend du monde 1 jusqu'au monde 96, rappelons que les chiffres par lesquels les mondes sont désignés indiquent le nombre de forces, ou d'ordres de lois, qui gouvernent les mondes en question. Dans l'Absolu, il n'y a qu'une seule force, et une seule loi - l'unique et indépendante volonté de l'Absolu. Dans le monde suivant, il y a trois forces, ou trois ordres de lois.
Dans le suivant, six ordres de lois; dans le suivant encore douze, et ainsi de suite. Dans notre monde, c'est-à-dire sur la terre, nous sommes assujettis à quarante-huit ordres de lois, qui gouvernent toute notre vie. Si nous vivions sur la lune, nous serions assujettis à quatre-vingt-seize ordres de lois, c'est-à-dire que notre vie et notre activité seraient encore plus mécaniques, et nous n'aurions pas les possibilités que nous avons maintenant d'échapper à la mécanicité.

« Comme je l'ai déjà dit, la volonté de l'Absolu ne se manifeste que dans le monde qui a été créé immédiatement par lui, au-dedans de lui-même, c'est-à-dire dans le monde 3 ; la volonté immédiate de l'Absolu n'atteint pas le monde 6 et ne se manifeste en lui que sous la forme de lois mécaniques. Plus loin, dans les mondes 12, 24, 48 et 96, la volonté de l'Absolu a de moins en moins de possibilités de se manifester. Cela signifie que dans le monde 3, l'Absolu crée, en quelque sorte, un plan général de tout le reste de l'Univers, qui, au-delà, se développe mécaniquement. La volonté de l'Absolu ne peut pas se manifester en dehors de ce plan dans les mondes suivants et lorsqu'elle s'y manifeste en accord avec ce plan, elle prend la forme de lois mécaniques. En d'autres termes, l'Absolu, s'il voulait manifester sa volonté, disons, dans notre monde, en opposition aux lois mécaniques auxquelles ce dernier est soumis, aurait alors â détruire tous les mondes intermédiaires entre lui-même et notre monde.

« L'idée d'un miracle dans le sens d'une violation de lois par la volonté qui les a faites, ne s'oppose pas seulement au sens commun, mais à l'idée même de volonté.
Un miracle ne peut être qu'une manifestation de certaines lois généralement ignorées des hommes ou rarement connues. Un miracle est, en ce monde, la manifestation des lois d'un autre monde.

« Sur la terre, nous sommes très éloignés de la volonté de l'Absolu; nous en sommes séparés par 48 ordres de lois mécaniques. Si nous pouvions nous libérer d'une moitié de ces lois, nous nous trouverions assujettis à 24 ordres de lois seulement, c'est-à-dire, aux lois du monde planétaire et nous serions plus roches d'un échelon de l'Absolu et de sa Volonté. Si nous pouvions alors nous libérer d'une moitié de ces lois, nous serions assujettis aux lois du soleil (douze lois) et, par conséquent, d'un échelon plus proche encore de l'Absolu. Et, si nous pouvions, une fois de plus, nous libérer d'une moitié de ces lois, nous serions alors assujettis aux lois du monde des étoiles, et séparés seulement par un échelon de la volonté immédiate de l'Absolu.

« La possibilité, pour l'homme, de se libérer graduellement des lois mécaniques, existe donc.

« L'étude des 48 ordres de lois auxquels l'homme est soumis ne peut pas être abstraite comme l'étude de l'astronomie; il n'y a qu'une façon de les étudier, c'est de les observer en soi, et de parvenir à s'en rendre libre. Au commencement, un homme doit simplement comprendre qu'il n'a nul besoin de rester esclave d'un millier de petites lois, fastidieuses, que d'autres hommes ont créées pour lui, ou qu'il s'est créées lui-même. Mais qu'il essaie de s'en libérer, il verra qu'il ne le peut pas. Qu'il fasse de longs et persistants efforts dans cette direction, ils ne tarderont pas à le convaincre de son esclavage. Ces lois qui tiennent l'homme sous leur sujétion ne peuvent être étudiées qu'en luttant contre elles, qu'en s'efforçant de s'en libérer. Mais il faut une grande connaissance pour parvenir à se libérer d'une loi sans en créer pour soi-même une autre à la place.

« Les ordres de lois et leurs forces varient conformément au point de vue dont nous considérons le rayon de création.
« Dans notre système, la terminaison du "rayon de création", la pousse, pour ainsi dire, de la branche, c'est la lune.
« L'énergie nécessaire à la croissance de la lune, c'est-à-dire à son développement et à la formation de nouvelles pousses, lui vient de la terre, où elle est créée par l'action conjuguée du soleil, de toutes les autres planètes du système solaire et de la terre elle-même. Cette énergie est recueillie et conservée dans un gigantesque accumulateur situé à la surface de la terre. Cet accumulateur est la vie organique sur la terre. La vie organique alimente la lune.
Tout ce qui vit à la surface de terre, les hommes, les animaux, les plantes, servent de nourriture à la lune. La lune est un gigantesque être vivant qui se nourrit de tout ce qui respire et de tout ce qui pousse sur la terre. La lune ne pourrait pas exister sans -la vie organique sur la terre, pas plus que la vie organique sur la terre ne pourrait exister sans la lune. De plus la lune, dans son rapport à la vie organique sur la terre, est un formidable électro-aimant.
Si l'action de l'électro-aimant venait à s'interrompre, la vie organique retomberait aussitôt à rien.

« Le processus d'échauffement et de croissance de la lune est en connexion intime avec la vie et la mort sur la terre. Tous les êtres vivants libèrent à l'instant de leur mort une certaine quantité de l'énergie qui les a animés; cette énergie - ou l'ensemble des "âmes" de tous les êtres vivants : plantes, animaux, hommes - est attirée vers la lune comme par un colossal électro-aimant, et lui apporte la chaleur et la vie dont dépend sa croissance, c'est-à-dire la croissance du rayon de création. Dans l'économie de l'univers, rien n'est jamais perdu et lorsqu'une énergie a fini son travail sur un plan, elle passe sur un autre plan.

« Les âmes qui vont à la lune, possédant peut-être une certaine somme de conscience et de mémoire, s'y trouvent soumises à 96 lois, dans des conditions de vie minérale, ou, en d'autres termes, dans de telles conditions qu'il n'y a plus de salut possible pour elles en dehors d'une évolution générale, dans des cycles de temps incommensurablement longs. La lune est "à l'extrémité", à la terminaison du monde; elle est cette "ténèbre extérieure" de la doctrine chrétienne, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
« L'influence de la lune sur tous les êtres vivants se manifeste dans tout ce qui arrive sur la terre. La lune est la force dominante, ou plus exactement la force motrice la plus proche, la plus,immédiate, de tout ce qui se produit dans la vie organique sur la terre. Tous les mouvements, toutes les actions et manifestations des hommes, des animaux et des plantes dépendent de la lune et sont commandés par elle. La fine pellicule sensible de vie organique, qui recouvre le globe terrestre, est entièrement dépendante de l'influence de ce formidable électro-aimant, qui suce sa vitalité. L'homme, comme tout autre être vivant, ne peut pas, dans les conditions ordinaires de la vie, se libérer de la lune. Tous ses mouvements et toutes ses actions, par conséquent, sont commandés par la lune. S'il tue un homme, c'est la lune qui le fait; s'il se sacrifie pour les autres, c'est encore la lune. Toutes les actions mauvaises, tous les crimes, tous les sacrifices, tous les exploits héroïques, aussi bien que les moindres faits et gestes de la vie ordinaire, tout cela est commandé par la lune.

« La libération, qui vient avec la croissance des pouvoirs et des facultés mentales, est une libération du joug de la lune. La partie mécanique de notre vie dépend de la lune, est assujettie à la lune. Mais si nous développons en nous-mêmes la conscience et la volonté, et leur soumettons toute notre vie mécanique, toutes nos manifestations mécaniques, nous échapperons au pouvoir de la lune.

« Une autre idée qu'il nous faut assimiler, c'est l'idée de la matérialité de l'univers, considéré dans la perspective du '"rayon de création". Tout, dans cet univers, peut être pesé et mesuré. L'Absolu lui-même n'est pas moins matériel, pas moins pondérable et mesurable que la lune, ou que l'homme. Si l'Absolu est Dieu, cela signifie que Dieu peut être pesé et mesuré, résolu en ses éléments constituants, "calculé" et mis en formule.

« Mais le concept de "matérialité" est aussi relatif que tout autre. Si nous nous rappelons comment le concept "homme" et tout ce qui s y rapporte : bien, mal, vérité, mensonge, etc., est divisé en différentes catégories (homme n°1, homme n°2, etc.), il sera facile pour nous de comprendre que le concept "monde" et tout ce qui s'y rapporte, est divisé, lui aussi, en différentes catégories.
Le rayon de création établit sept plans dans le monde, sept mondes l'un dans l'autre. Tout ce qui se rapporte au monde est aussi divisé en sept catégories, l'une dans l'autre. La matérialité de l'Absolu est une matérialité d'un ordre différent de celle de "Tous les mondes".
La matérialité de "Tous les mondes" est d'un ordre différent de celle de "Tous les soleils". La matérialité de "Tous les soleils" est d'un ordre différent de celle de notre Soleil. La matérialité de notre Soleil est d'un ordre différent de celle de "Toutes les planètes". La matérialité de "Toutes les planètes" est d'un ordre différent de celle de la Terre, et la matérialité de la Terre est d'un ordre différent de celle de la Lune. Cette idée est au premier abord difficile à saisir. Les gens sont accoutumés à penser que la matière est partout la même. La physique, l'astrophysique, la chimie, des méthodes telles que l'analyse spectrale, etc., sont toutes fondées sur cette assertion. Et il est vrai que la matière est toujours la même, mais la matérialité est différente. Et les différents degrés de matérialité dépendent directement des qualités et des propriétés de l'énergie manifestée en un point donné.

« La matière, ou la substance, présuppose nécessairement l'existence de la force ou de l'énergie. Cela ne signifie nullement qu'il faille adopter une conception dualiste de l'univers. Les concepts de matière et de force sont aussi relatifs que toute autre chose. Dans l'Absolu, où tout est un, la matière et la force aussi sont un. Mais en l'occurrence, la matière et la force ne sont pas prises en tant que principes réels du monde en soi, mais en tant que propriétés ou caractères du monde phénoménal que nous observons. Pour entreprendre l'étude de l'univers, il suffit d'avoir une idée élémentaire de la matière et de l'énergie, telle que nous la donnent des observations immédiates au moyen de nos organes des sens. Ce qui est "permanent" est considéré comme matériel, comme matière, et les "changements" qui interviennent dans l'état de ce qui est permanent, ou de la matière, sont appelés manifestations de force ou d'énergie. Tous ces changements peuvent être regardés comme la résultante de vibrations ou de mouvements ondulatoires qui partent du centre, c'est-à-dire de l'Absolu, et vont dans toutes les directions, s'entrecroisant, entrant en collision ou fusionnant les uns avec les autres, jusqu'à la fin du rayon de création, où ils s'arrêtent tous.

« De ce point de vue, donc, le monde est fait de mouvements ondulatoires ou de vibrations et de matière, ou de matière à l'état de vibrations, de matière vibratoire. La vitesse des vibrations est en raison inverse de la densité de la matière.

« C'est dans l'Absolu que les vibrations sont le plus rapides et la matière le moins dense. Dans le monde immédiatement consécutif, les vibrations sont plus lentes et la matière plus dense; au-delà, la matière est encore plus dense, et les vibrations plus lentes.

« La "matière" peut être regardée comme constituée par des "atomes". Les atomes sont pris ici comme le résultat de la division finale de la matière. En tout ordre de matière, on peut les considérer simplement comme des particules infinitésimales de la matière donnée, qui sont indivisibles seulement sur le plan donné. Seuls les atomes de l'Absolu sont réellement indivisibles. L'atome du plan suivant, c'est-à-dire du monde 3, est fait de 3 atomes de l'Absolu; en d'autres termes, il est trois fois plus grand et trois fois plus lourd, et ses mouvements sont d'une lenteur correspondante. L'atome du monde 6 est fait de 6 atomes de l'Absolu fusionnés ensemble en quelque sorte, et formant un seul atome. Ses mouvements sont aussi d'une lenteur correspondante. L'atome du monde suivant est fait de 12 particules primordiales et ceux des mondes suivants, de 24, de 48 et de 96. L'atome du monde 96 est d'une taille énorme en comparaison de l'atome du monde 1; ses mouvements sont aussi d'une lenteur correspondante et la matière constituée par de tels atomes est elle-même plus dense.
 

Un atome de l'Absolu
Un atome de "Tous les mondes"
Un atome de "Tous les soleils"
Un atome du Soleil
Un atome de "Toutes les planètes"
Un atome de la Terre
Un atome de la Lune


« Les sept mondes du rayon de création représentent sept ordres de matérialité. La matérialité de la lune est différente de celle de la terre; la matérialité de la terre est différente de celle du monde planétaire; la matérialité du monde planétaire est différente de celle du soleil, etc.

« Ainsi, au lieu d'un seul concept de matière, nous avons sept sortes de matières, mais notre conception ordinaire de la matérialité n'embrasse que la matérialité des mondes 56 et 48, et encore avec difficulté.

« La matière du monde 24 est beaucoup trop raréfiée pour être regardée comme de la matière du point de vue scientifique de notre physique et de notre chimie; une telle matière est pratiquement hypothétique. La matière encore plus fine du monde 12 ne possède plus, pour l'investigation ordinaire, aucun caractère de matérialité.
Toutes ces matières, appartenant à des ordres variés de l'univers, ne sont pas disposées en couches séparées, mais elles s'entremêlent, ou plutôt s'interpénètrent les unes les autres. Nous pouvons nous faire une idée dune telle interpénétration des matières de différentes densités à partir de l'expérience que nous pouvons avoir de la pénétration d'une matière connue de nous par une autre également connue. Un morceau de bois peut être saturé d'eau, cette eau peut à son tour contenir des gaz. On peut observer exactement la même relation entre différentes sortes de matières dans l'univers entier; les matières plus fines pénètrent les matières plus grossières.

« La matière ayant les caractéristiques de la matérialité qui nous est compréhensible, se divise pour nous, selon sa densité, en différents états : solide, liquide, gazeux, et comporte en outre des gradations telles que : énergie radiante, ou électricité, lumière, magnétisme; et ainsi de suite. Sur chaque plan, c'est-à-dire dans chaque ordre de matérialité, des relations et divisions analogues entre les différents états d'une matière donnée peuvent être trouvées; mais, comme je l'ai déjà dit, la matière d'un plan supérieur n'est pas du tout matérielle pour les plans inférieurs.

« Toute la matière du monde qui nous entoure, la nourriture que nous mangeons, l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons, les pierres dont sont construites nos maisons, nos propres corps - chaque chose est traversée par toutes les matières qui existent dans l'univers. Il n'est pas besoin d'étudier scientifiquement le soleil pour découvrir la matière du monde solaire : cette matière existe en nous-mêmes, elle est le résultat de la division de nos atomes. De la même façon, nous avons en nous la matière de tous les autres mondes. L'homme est, au sens fort de ce mot, un "univers en miniature".
Toutes les matières dont est constitué l'univers sont en lui.
Les mêmes forces, les mêmes lois qui gouvernent la vie de l'univers, agissent en lui. C'est pourquoi, en étudiant l'homme, nous pouvons étudier l'univers entier, exactement de la même façon qu'en étudiant le monde, nous pouvons étudier l'homme.

« Mais le seul homme qui puisse vraiment être mis en parallèle avec le monde, est l'homme dans toute l'acception de ce terme, c'est-à-dire l'homme total, chez qui les puissances intérieures ont été complètement développées. Un homme non développé, un homme qui n'est pas encore parvenu au terme de son évolution, ne peut pas être considéré comme une image intégrale ou parfaite de l'univers - il est un monde non fini.

« Répétons-le, l'étude de soi doit aller de pair avec l'étude des lois fondamentales de l'univers. Les lois sont les mêmes partout et sur tous les plans. Mais les lois identiques qui se manifestent dans les différents mondes, c'est-à-dire en des conditions différentes, produisent des phénomènes différents. L'étude de la relation des lois aux plans sur lesquels elles se manifestent, nous amène à étude de la relativité.

« L'idée de la relativité tient une place très importante dans cet enseignement, et plus tard nous y reviendrons. Mais avant tout, il faut comprendre la relativité de chaque chose, et de chaque manifestation, selon leur place dans l'ordre cosmique.

« Nous sommes sur la terre, et nous dépendons entièrement des lois qui opèrent à son niveau. La terre occupe une très mauvaise place d'un point de vue cosmique - elle est comparable aux régions les plus perdues de la Sibérie glacée, elle est éloignée de tout, elle est froide, la vie y est très dure. Tout ce qui en d'autres lieux vient spontanément, ou est obtenu sans efforts, ne peut être acquis, sur la terre que par un dur labeur; tout doit être conquis, aussi bien dans la vie de chaque jour que dans le travail sur soi. Il arrive parfois dans la vie qu'un homme fasse un héritage, et vive ensuite sans rien faire.
Mais dans le travail cela n'arrive jamais. Tous sont égaux ici, et tous également des mendiants.


Les 4 aspects

p137 - « Revenons à la Loi de Trois. Il faut apprendre à reconnaître ses manifestations dans tout ce que nous faisons, et dans tout ce que nous étudions. En n'importe quel domaine, l'application de cette loi nous révèlera aussitôt bien des choses nouvelles, que nous n'avions jamais soupçonnées auparavant. Prenez la chimie par exemple. La science ordinaire ne sait rien de la Loi de trois et elle étudie la matière sans prendre en considération ses propriétés cosmiques. Mais à côté de la chimie ordinaire, il y en a une autre, une chimie spéciale ou une alchimie, si vous voulez, qui étudie la matière en prenant en considération ses propriétés cosmiques. Comme il a été dit précédemment, les propriétés cosmiques de chaque substance sont déterminées abord par sa place, ensuite par la force qui agit à travers elle au moment donné.
ais indépendamment de sa place, une substance donnée subit de grands changements dans sa nature même, suivant la force qui se manifeste à travers elle. Chaque substance peut être conductrice de l'une ou l'autre des trois forces, et en conséquence elle peut être active, passive ou neutralisante. Et elle peut n'être ni active, ni passive, ni neutralisante, s'il n'y a pas de force qui se manifeste à travers elle au moment donné, ou bien si elle est envisagée indépendamment de sa relation à la manifestation des forces. Ainsi chaque substance apparaît, en quelque sorte, sous quatre aspects ou états différents. Et sous ce rapport, il doit être noté que, lorsque nous parlons de matière, nous ne parlons pas des éléments chimiques. La chimie spéciale dont je parle considère chaque substance ayant une fonction séparée, même la plus complexe, comme un élément. C'est seulement ainsi, qu'il est possible d'étudier les propriétés cosmiques de la matière, parce que tous les composés complexes ont leur propre signification, ou leur propre fui cosmique. De ce point de vue, un atome d'une substance donnée est la plus petite quantité de cette substance qui retienne toutes ses propriétés chimiques, physiques, et cosmiques. En conséquence, la grandeur de l'"atome" des différentes substances n'est pas la même. Et, en certains cas, un "atome" peut être une particule visible même à l'œil nu.

« Les quatre aspects ou états de toute substance ont des noms définis.

« Quand une substance est conductrice de la première force, c'est-à-dire de la force active, elle est appelée "Carbone", et, comme le carbone de la chimie, elle est désignée par la lettre C.

« Quand une substance est conductrice de la seconde force ou force passive, elle est appelée "Oxygène", et, comme l'oxygène de la chimie, elle est désignée par la lettre O.

« Quand une substance est conductrice de la troisième force, ou de la force neutralisante, elle est appelée "Nitrogène" ou "Azote ", et, comme le nitrogène de la chimie, elle est désignée par la lettre N.

« Quand une substance est envisagée hors de sa relation à la force qui se manifeste à travers elle, elle est appelée "Hydrogène", et, comme l'hydrogène de la chimie, elle est désignée par la lettre H.

« Les forces active, passive et neutralisante sont désignées par les chiffres 1, 2 et 3, et les substances par les lettres C, O, N, et H. Ces désignations doivent être comprises.

- Est-ce que ces quatre éléments correspondent aux quatre vieux éléments de l'alchimie, le feu, l'eau, l'air, la terre ? demanda l'un d'entre nous.

- Oui, ils y correspondent, dit G., mais nous n'en tiendrons pas compte. Vous comprendrez pourquoi plus tard. »

Ce que j'avais entendu m'intéressait beaucoup, parce que cela mettait le système de G. en rapport avec celui du Tarot, qui m'était apparu à un moment donné comme une clé possible de la connaissance cachée. De plus, cela me montrait une relation de trois à quatre, qui était nouvelle pour moi, et que je n'avais pas été capable de comprendre lorsque j'étudiais le tarot. Le tarot est nettement basé sur la loi des quatre principes. Jusqu'à maintenant, G. n'avait parlé que de la loi des trois principes. Mais je voyais à présent comment trois passait à quatre, et le comprenais la nécessité de cette division, pour autant que la vision de la force et de la matière s'impose à notre observation immédiate.
"Trois" se rapporte à la force, et "Quatre" à la matière.
Naturellement il y avait un sens plus profond qui demeurait encore obscur pour moi; cependant les quelques indications données par G. promettaient beaucoup pour l'avenir.

J'ajouterai que j'étais très intéressé par les noms des éléments : "Carbone", "Oxygène", "Azote" et "Hydrogène". Je dois observer ici que G., bien qu'il eût positivement promis de nous expliquer pourquoi ces noms avaient été choisis plutôt que d'autres, ne le fit jamais.
Plus tard, je reviendrai une fois encore sur ces dénominations. Les efforts que j'ai faits pour établir leur origine me firent comprendre bien des aspects du système de G., aussi bien que de son histoire.
 


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